2018

Le volet concernant la sauvegarde du patrimoine matériel est ouvert.

- Il s’agira tout d’abord de procéder à un inventaire général du patrimoine artistique et religieux des Églises et Chapelles.

- Un problème d’éligibilité à l’attribution de subventions, du fait du caractère religieux de l’association, est soulevé. Il s’agirait le cas échéant de réviser les statuts associatifs en conséquence.

Nécessité d’un travail en commun avec la municipalité qui s’est montrée disposée par ailleurs.

- Divers travaux d'intervention directe sont à entreprendre : peinture, vitres, boiseries, sonorisation  électrique de L’Église, etc...

***

Les différents accessoires de procession, à savoir : le grand Crucifix supportant la pullezzula, la grande Croix plane (portant le linge), les fanaux  (2 grands lampions et les petits lampions des Morts), les deux petits Crucifix (d’enfant de chœur), le massàru, seront entreposés en la chapelle de la confrérie Santa Croce ; édifice public sous la garde de la Commune. Cet édifice contient les pullezzule confectionnées par les anciens, à savoir plus d’une cinquantaine d’œuvres : un inventaire photographique a été réalisé par un confrère.

 Des confrères ont contribué et participé gratuitement à la réalisation :

-          De la châsse de la statue Saint Martin de l’Église paroissiale.

-          De la croix du Christ portée à l’occasion de la procession.

-          D’un support de pose pour le montage de la pullezzula.

D’autre part, les accessoires religieux de procession, en possession de la confrérie, feront l’objet d’une restauration.

 

 

 

 

 

 

***

On procède à la mise en place d’un groupe de chant liturgique entretenu par des répétitions hebdomadaires chaque vendredi à 18h.

Il s’agit de (re)constituer et d’alimenter un répertoire d’œuvres sacrés, autant que possible propres à la tradition locale, dans le but de sauvegarder le patrimoine immatériel et liturgique de la pieve.

Partitions des principaux airs spécifiques entonnés lors de la Semaine Sainte :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

***

Il est décidé de procéder à des petits travaux d’entretien sur divers parties de l’Église paroissiale ou de la Confrérie Santa Croce notamment pour ce qui concerne : les portes d’entrée (réfection peinture), remplacement de vitres sur ouvertures extérieures, traitement préventifs sur boiseries divers (stalles),… Ces interventions se feront ponctuellement les dimanches matins par un atelier de bricolage, sous une forme conviviale et dilettante, avec un effort participatif selon les bonnes volontés et les compétences de chacun. Un accord préalable de la commune, propriétaire des édifices concernés, s’avère indispensable.

 

 

 

 

 

 

 

***

Un recensement guidé par l’intermédiaire du personnel de la CDC de Corse, qui s’est rendu disponible afin d’aider la confrérie à repérer au mieux les différentes parties constitutives qui mériteraient valorisation, permettra de répertorier de nombreux éléments importants à l’intérieur de L’Église paroissiale Saint-Martin. La motivation principale de ce premier travail sera de cataloguer les œuvres d’art pouvant faire l’objet de « classement au titre des monuments historiques » et par voie de conséquences de bénéficier d’aides financière pour leur restauration après demande et inscription, le tout en collaboration avec la Commune.

Cette démarche engagée, demeurer incomplète et en voie d’achèvement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

***

D’autre part, il sera convenu de solliciter les services techniques de la Commune afin de dresser un état des besoins d’interventions urgentes que nécessite le bâtit de l’église (vitrage, fissures, peintures, …) ; une réunion sera établie.

Une demande d’aide, ou participation financière, est adressée à la Commune pour ce qui concerne les besoins pré-évalués comme suit :

 §     Frais d’entretien des édifices bâtis (achat de fournitures et de petit matériel consommable de bricolage)

§     Achats de palmes pour le tressage des pullezzule

§     Acquisition d’un orgue liturgique pour les cérémonies (l’église en est dépourvue)

§     Confection d’une « bannière de confrérie » 

2019, année en cours

 

 

Pour ce qui concerne la demande d’aide ou participation financière adressée à la Commune par l’intermédiaire de la Présidente, le Maire est disposé à intervenir sur les besoins primordiaux. Par ailleurs, une subvention de 1 500 euros a été allouée.

Pour ce qui concerne la sollicitation des services techniques de la Commune, afin de dresser un état des besoins d’interventions urgentes que nécessite le bâtit de l’Église : une réunion sur place, accompagnée d’une évaluation des désordres affectant l’édifice, s’est soldée par un engagement de ceux-ci, en tout conscience du délabrement observé, à intervenir rapidement.

***

État des dégradations et aperçu des désordres affectant le bâtiment de l’Église paroissial (non exhaustif) :

 

 

 

 

 

 

 

 

***

Création d’ateliers en relation avec le patrimoine.

***

Tels qu'initiés en 2018, les petits travaux d’entretien se poursuivent avec :

- la remise en état du dispositif d'éclairage encastré dans le cadre en bois entourant la statue de la Vierge Marie.

 

 

 

 

 

- la réparation de vitraux qui, détériorés depuis de nombreuses années, contribuaient à la détérioration des stalles, œuvre d’ébénisterie remarquable.

 

 

 

 

 

 

- Remise en état de l'installation électrique de la chapelle de la confrérie.

 

 

 

 

 

 

 

 

***

La plupart des versi locaux, ont été réacquis, notamment grâce à un riche fond sonore issu des chantres de la confrérie San Vincensu à Figarella qui a su conserver la façon de chanter les hymnes et cantiques des temps lointains. La musique a été transcrite par un confrère.

Partitions des principaux airs répertoriés et réintroduit au programme des cérémonies :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                     Office des Vêpres traditionnels, également à Lota :

 

 

 

 

Office-complet
5,9 Mo
Office-complet.pdf
Veneri-Santu-in-Lota
2,4 Mo
Veneri-Santu-in-Lota.pdf
Messe-des-morts-Figarella
3,3 Mo
Messe-des-morts-Figarella.pdf
Inventaire de l’Église  en1716
9,3 Mo
Inventaire_eglise_1716_journal_1.pdf
Capitoli
4,2 Mo
Capitoli.pdf
Coutumier
7,5 Mo
Coutumier.pdf
Capitoli II
2 Mo
Capitoli_II.pdf
Livre-de-messe
59 Mo
LIVRE-DE-MESSE.pdf
Repertoire-natale
1,5 Mo
Repertoire-NATALE.pdf

La pullezzula :
un art DANS une tradition qui défie le temps.

 

 

 

 

 

 

 

Depuis des siècles comme ailleurs, on retrouve au sein de l’ancienne piève de Lota l’usage des palmes pour le Dimanche des Rameaux. Ici à San Martino, comme dans chacun des villages voisins (Figarella et Mandriale), un travail de tressage de la feuille de palmier est l’apanage des confréries qui perpétuent ce qui est une tradition commune en même temps que la tradition chrétienne du temps de Pâques.

Des « tresseurs » se réunissent, au cours de la Semaine Sainte à l’intérieur de la chapelle Santa Croce – qui est celle de la confrérie homonyme depuis la fin du moyen âge – ou sous l’accueil du Prieur en son domicile (Figarella). Ces locaux deviennent alors un lieu de rassemblement et d’atelier où une équipe d’hommes et de femmes, de jeunes et de moins jeunes, travaillent à la réalisation de ce qui sera une œuvre commune : la pullezzula. 

La pullezzula devra impérativement être terminée avant le matin du Vendredi-Saint.

En fait, l’ouvrage se prévoit à l’avance et commence plus tôt ; à savoir dés le mois d’août de l’année qui précède. La variété de palmier concernée est le Phoenix canariensis. L’exigence d’une absence de chlorophylle dans le matériel végétal utilisé (feuilles de palmes) impose que les branches de l’arbre soient repliées en leur cœur de façon à ce que la partie centrale (méristème) soit protégée de la lumière ; « ci vole a ligà u palmu » disaient les anciens.  Cette préparation délicate se fait au moyen d’un sac de jute et d’une corde. Ainsi, les feuilles garderont une couleur jaune et une texture souple indispensable pour le travail de tressage, le rendu et la conservation de l’œuvre future.

Par ailleurs, il est à noter qu’étymologiquement le mot pullezzula viendrait de polloni qui en corse désigne les « jeunes pousses » et du latin « pullus » signifiant « miniature ».

Le choix du motif de l’ouvrage se fait durant le temps de Carême, soit une vingtaine de jours à l’avance selon le choix du prieur et du sous-prieur. Il s’agit essentiellement de modèles réduits d’édifices religieux tels qu’une façade d’église, un autel, un clocher, un reposoir, un ustensile liturgique,… Parfois, l’imagination sera de mise.

Un châssis – autrefois fait de liège mais aujourd’hui de bois léger tapissé d’un papier doré et/ou argenté – est confectionné lors de la semaine précédant les Rameaux : la carcassa.  Elle constituera le support, l’ossature  de la pullezzula destinée à être habillée par les palmes un fois tressés. La fabrication de la carcassa fait appel à un savoir-faire de bricoleur méticuleux et d’esprit maquettiste. La carcassa est solidaire d’un socle en acier adapté pour être fixée plus tard sur un support cylindrique tel que la Croix.

À cette même période, les palmiers sont déliés. Les branches sélectionnées sont taillées pour être mises à l’obscurité et tenues au frais dans un récipient d’eau, le tout enveloppé d’une toile humide. Quelques-unes de ces branches seront portées à la cérémonie du Dimanche des Rameaux afin d’y être bénites ; une partie sera destinée à la fabrication des crucette(1) qui seront associées à des branches d’olivier. Par ailleurs, on prendra soin de conserver l’une des branches afin qu’elle fasse partie intégrante de la pullezzula à venir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dés le Mardi-Saint débutent les opérations de tressage. Très tôt, ou la veille au plus tard, on récolte des portions d’écorce de jeunes châtaigner au moyen d’une serpette en incisant sur des zones uniformes du tronc de l’arbre : les gochje.

Ces gochje seront découpées en lamelles d’environ 10 mm de largeur. Dans leur épaisseur, la partie extérieure (périderme liégeux) est supprimée afin de garder la partie inferieure (parenchyme ligneux) qui elle est souple et solide sur 2 à 3 mm.

Les folioles sont détachées du pétiole (nervure centrale) puis façonnées pour être cousues à intervalle de 9 mm sur la gochja. Toujours à l’aide d’une aguille, ces folioles, doubles par nature, sont séparés, ajustés afin qu’ils n’aient pas une épaisseur supérieure à celle du support sur lequel ils sont désormais fixés, puis divisés en deux en leur centre. Le tressage peu alors débuter ; « intraccià » disaient les anciens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le tressage des palmes consiste à entrecroiser les feuilles de part et d’autre afin d’habiller la gochja, et donner ce que l’on appelle le « bracciu ». Un bracciu peut être finalisé de deux façons : en faisant des tresses à quatre brins en torsion pour obtenir un arrondi « bracciu à pomi » ou en imposant une pliure conique à la feuille « bracciu à pinzetti ». Selon leur nature, pomi ou pinzetti, et leur taille déterminée à l’avance, ces bracci constituent les principaux motifs de base que l’on assemblera et fixera à la carcassa au moment du montage de la pullezzule : c’est ce que l’on désignait par l’«ora di muntà ». Il existe une variante du « bracciu à pomi » qui consiste à rajouter un tressage supplémentaire au moyen d’une canne en bambou, que l’on aura placée provisoirement entre la gochja et le tressage, et qui sera retirée par la suite : u risaltu. Le but étant de créer une surélévation et d’obtenir un bracciu plus imposant. A chaque fois qu’un bracciu à pomi est fini, il est impératif de figer ses pomi en lés cousant sommairement les uns aux autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On tressera dans un second temps des motifs de second ordre qui auront pour fonction de compléter la pullezzula en détail et de l’affiner selon l’objet qu’elle représente ; ces motifs sont entre autres e pere, avec un tressage de deux folioles en forme de ‘’scoubidou’’, a spina pesciu, avec un tressage en plaque de forme semi-triangulaire en forme d’écaille, u piumalzu, à partir de plusieurs folioles liées en bloc et que l’on incise profusément au moyen d’une aiguille afin de lui donner un aspect de pinceau, a spalera, qui est un motif représente un poisson, le pomu, qui est un tressage en forme de boule indépendante ou la stella avec sa forme en étoile.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au fur et à mesure de leur élaboration, donc sur deux jours, l’ensemble de ces motifs sont conservés au frais dans un drap humide posé sur le pavement en pierre du sol. Leur assemblage sur la carcassa, se réalise le Jeudi-Saint dans l’après-midi ; « e ora di muntà » disaient les anciens. On utilise des procédés de fixation rudimentaires tels que le clouage ou la ligature de façon à ce que les points d’attache soient dissimulés et non-apparents pour un rendu final de la pullezzula optimum dans son aspect.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une fois achevée, la pullezzula est enveloppée dans un drap humide jusqu’au matin du Vendredi-Saint. Elle sera alors placée, par son socle, en haut du crucifix processionnel. Autrefois, de très grand bracci a pomi supplémentaires venaient compléter l’habillage du crucifix. D’autre part, un ruban de couleur rouge est tendu entre les mains et les pieds de la statue du Christ.

 

Depuis 1956, à l'initiative de l'archiprêtre Saravelli-Retali, ancien curé de la paroisse, les pullezzule sont conservées. Cette initiative particulièrement heureuse les a sauvé du feu et a permet de les admirer. C'est ainsi que l'on peut observer la reproduction, à l'échelle, du maitre-autel de l’église Paroissiale et de ses orgues avec leurs tuyaux d'argent (exposée au musée de Bastia), de la façade de l’église St Jean de Bastia, de la cathédrale aux trois clochers, du maitre-autel de Lavasina,...etc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Espérons et formons le vœu qu'il se trouvera toujours, à Lota, et au sein de ses Confréries, des femmes et de hommes, qui, comme hier et aujourd'hui, sauront maintenir cette forme traditionnelle de l'art qu'est le tressage de la feuille de palmier ; palmiers actuellement menacé d'extinction du fait des dégâts causés par le Charançon rouge, insecte ravageur.

 

(1). Les « crucette » sont des croix miniatures réalisées à partir de deux feuilles de palmier. 

Les processions du Vendredi-Saint

En préambule, il est à noter que la procession du Vendredi-Saint était autrefois précédée d’un Office des Ténèbres, à savoir l’« uffizio a matuttino », d’origine monastique, que l’on faisait la veille au soir.

Cet Office est toujours réalisé au village de Figarella les Mercredi, Jeudi et Vendredi de la semaine Sainte.

 

 

 

 

 

 

 

 

Très tôt, le Vendredi-Saint au matin à partir  de huit heures, les confrères se réunissent pour la procession en se revêtant de leur « cappa » blanche et de leur « mantelletta » de la confrérie, les chantres entonnent d’abord un hymne à la Sainte-Croix : Santa Croce préziosa… Puis ce sera au son du premier couplet, Io di prego de la « Lode Prima », que le cortège partira, de la placette dite « u Sacraziu » au pied de l’église paroissiale, vers les villages voisins. En tête de procession figurent les plus jeunes : les enfants vêtus de leur aube blanche avec, dans la main de celui qui aura eu le privilège de la part du Prieur d’ouvrir la route, un petit crucifix. La procession, autrefois sous la bienveillance des massari, est aujourd’hui encadrée par le Prieur. Suivent les confrères porteurs des accessoires de procession, avec respectivement : les lampions illuminés par une bougie, le crucifix surmonté de la pullezzula et maintenu à la taille du porteur par un ceinturon en cuir, une croix noire en bois munie d’un tissu blanc vraisemblablement symbole du linceul ; l’ensemble dressé fièrement vers le ciel. A la suite du cortège suivent les fidèles, qui n’hésitent pas, par moment, à s’associer au chant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après avoir emprunté le sentier en aval dit « chemin d’ i Vaccili », la procession passe au dessus du hameau d’Anneto tout en chantant la suite de la « Lode Prima ». Elle se poursuit par la route, en passant par les lieux-dits Lavandaghju, Culisgiani, les ponts de Luvaca et de Botte, jusqu’au sentier de la Curbaghja ; sentier appréhendé qui mènera, de façon abrupte et pénible, au premier village de Mandriale situé tout en haut.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Durant cette première étape on croisera une première procession : celle de Mandriale, également en marche vers San Martino. C’est la parata. La rencontre se faisant sur le territoire de San Martino, il est d’usage à ce qu’un honneur leur soit accordé en leur faisant l’ala, c'est-à-dire en leur ouvrant la voie après s’être disposés soigneusement de part et d’autre de la route en haie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Arrivés à la porte du village de Mandriale, une pause est établie laissant le soin, à la deuxième procession - celle de Figarella qui a terminé son premier Office - de se mettre en place pour la parrata ; accordant ainsi, en son territoire, une ala à notre cortège qui se dirigera alors jusqu’au perron de l’église Santa Maria Assunta, toujours au chant de la « Lode Prima ». Cette dernière poursuivra ensuite sa route vers San Martino, où quelques paroissiens, de la même façon que pour la procession de Mandriale, les attendent.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Désormais au pied de l’édifice, il s’agit d’entonner l’avant-dernier couplet : le Giunti siamo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après avoir frappé trois coups à la porte celle-ci est ouverte par un paroissien dévoué pour l’accueil. Commencent alors les strescinelle où, tombés à genoux dés le seuil, hommes femmes et enfants remontent à genoux la nef jusqu’au reposoir : le Sepolcru, qui, préparé quelques jours à l’avance, est disposé dans la deuxième chapelle latérale droite (prêt du cœur). Il s’agit d’un moment solennel et de pénitence soutenu par un hymne spécifique et émouvant, la Cara destra, et qui s’achève par une offrande après avoir embrassé les pieds du petit crucifix dont le corps est recouvert d’une étoffe mauve. Il est à noter que traditionnellement le Sepolcru est une reconstitution du reposoir du Christ par l’intermédiaire des cartelami qui correspondent à un décor peint et tissé, le tout généreusement fleuri. D’autres éléments, tels que des coupelles de grains de blé germés et des bougies, viennent orner le Sepolcru.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les confrères porteurs se disposent en ligne de part et d’autre du sépulcre alors que les chantres, disposés sur des bancs en face, poursuivent l’Office avec les cinq couplets de la Cara destra, hymne aux cinq plaies. Puis viennent le O salutaris, le Miserere, chantés à génuflexion, et le dernier couplet du « Lode Prima » : le Caro figlio, qui évoque la Vierge des Douleurs. La cérémonie s’achève en entamant le premier couplet de la « Lode II » : le Risoluto, à la sortie de l’église.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La procession fait une halte à l’extérieur au comptoir prévu par les villageois pour se revigorer dans la sobriété en savourant des spécialités coutumières telles que les « panzarotti » .

Le parcours reprend aussitôt par la route en direction de l’église Saint-Antoine du village de Figarella où le cérémonial s’articulera de la même façon que précédemment.

Au retour, on croise la première procession des Madrialinchi qui revient et qui nous fera l’ala à son tour. Puis, quelques instants après, nous situant au niveau de la commune de San Martino, on rendra de la même façon l’ala à la deuxième procession des Figarelesi qui rentrent - tout également - pour le troisième et dernier Office en son église paroissiale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Arrivé au niveau du Cimetière « Campu Santu ou Cimitò », un vibrant hommage est rendu aux défunts en entonnant un couplet particulier des « Lode III » : Questa scuola.

Une fois le dernier Office achevé et l’instant mémorisé par une photographie de groupe sur le parvis de l’église, la pulezzula est démontée du crucifix puis déposée dans l’une des chapelles latérales de l’église où elle remplacera celle de l’année précédente pour une exposition annuelle.

Ainsi se déroule cette manifestation multiséculaire qui, bien qu’appauvrie dans sa ferveur et dans son esprit de piété, à su garder un caractère émouvant et de grande solennité.